mardi 24 janvier 2012

Le Culte de l'Ours

Aïnous

Peuple de Russie (Sakhaline et Kouriles) et du Japon (Hokkaido). L'ethnie japonaise résulte de la fusion d'éléments mongoloïdes venus d'Asie par la Corée et d'éléments indonésiens venus par Formose. Ces immigrants, plusieurs siècles avant notre ère, refoulèrent vers le nord la population blanche autochtone des Aïnous. Si les Japonais ont occupé également, depuis 1500, l'île de Hokkaido, ils n'ont pas assimilé les Aïnous : villages japonais et villages aïnous demeurent séparés.
Chasse, pêche, cueillette, fabrication d'arcs, épieus, massues, crochets mobiles de pêche, vannerie, tissage caractérisent la culture aïnou antérieurement à l'arrivée des Japonais. Le système de parenté révèle quelques survivances d'organisation matriarcale. La religion, teintée de magie, jour un rôle social prépondérant : au culte de l'ours s'ajoute la vénération des « inao », sortes de bâtons originellement en forme d'hommes ou d'animaux. Ce sont simultanément des êtres participant de la divinité, des offrandes aux divinités et, surtout, des messagers, intermédiaires entre les hommes et les puissances supérieures. L'ours est souvent considéré, lui-même, comme un inao.

 Les Aïnous ont ensuite emprunté à la culture japonaise l'usage du fer, la culture du millet, du riz et du maïs, les barques et bassins de capture pour la pêche. Les anciens villages de pêcheurs demeurent tels, mais la plupart des villages de chasseurs se tournent vers l'agriculture.

Le culte de l'ours est un culte religieux et symbolique. L'ours y symbolise la puissance, le renouveau et la royauté. Bien que la question de son ancienneté soit l'objet de nombreux débats, on retrouve trace de ce culte dans de multiples coutumes folkloriques incluant des danses, des chasses ritualisées, des chants et des ports de masques dans de multiples sociétés humaines, aussi bien en Europe qu'en Amérique du Nord ou en Sibérie.

Cérémonie dite Iomante chez les Aïnous du Japon (Peinture japonaise, vers 1870)

Le Chamanisme des Aïnous du Hokkaido (Japon): Le Kami de l'Ours

Dans l'étrange pays des Aïnous règnent aussi les esprits. Les Aïnous vivent essentiellement sur l'île de Hokkaido et sur Sakhaline. Ils peuplaient autrefois tout le Honshu et toutes les îles du Japon au Kamtchatka. Ils pourraient être des descendants d'une population blanche qui aurait pérégriné à travers l'Asie Centrale. 

En effet les habitants les plus anciens vinrent sur l'archipel japonais à la fin de l'Ere Glaciaire par un détroit reliant ces futures îles à la Corée et à la Chine et leur type racial est mongoloïde. Une nouvelle population arriva de Sibérie mais cette fois par le dernier détroit praticable à travers les Sakhalines actuelles. C'est elle qui développa la culture Jomôn et dont peuvent descendre nos Aïnous. Au Yayoi les îles furent pénétrées par le sud par une dernière population qui repoussa les Aïnous vers le nord de Honshu et les conserva à Hokkaïdo.
Au pays des hommes barbus et des femmes à moustaches peintes traditionnelles le Maître, l'esprit universel où domine le monde des kamui qui animent ce qui vit ou qui est. Son siège principal est la montagne. Parallèlement à son royaume se situe celui de la Déesse des Eaux qui détermine le cheminement et le foisonnement des baleines et des saumons. 

L'ours est sur terre l'animal-esprit le plus important. On lui rend un culte spécial qui comporte la fameuse cérémonie de l'ours pendant laquelle un ours vivant est sorti d'une cage rituelle, attaché à un poteau où il sera tué rituellement aux flèches et aura la nuque brisée sur un tronc d'arbre. Sa chaire sera divisée, son foie mangé par le chef de cérémonie et sa dépouille exposée en bonne place. Il est le maître des animaux terrestres comme l'orque est celui du monde marin.

Le culte de l'ours est d'origine sibérienne n'est pas le seul rite des Ainous. Il semble que le culte du serpent, qui n'est pas connu en Sibérie, a précédé celui de l'ours. Il pourrait avoir une origine de région de l'Asie du Sud-Est d'où viendrait aussi un culte de l'épée. Leurs voisins, les Toungouses de Mandchourie ou les Nivkh, utilisent l'arc composé, alors que les Ainous utilisent l'arc simple comme les peuples du sud. Selon Vovi l'utilisation de la fèche empoisonnée comme celle du pagne pour seul vêtement en été, serait un usage venu du Sud (Vovin 1993, 162).
Leroi-Gourhan A. et A. Un voyage chez les Aïnous - Hokkaido 1938, Albin Michel 1979Leroi-Gourhan A. Archéologie du Pacifique Nord 1936Leroi-Gourhan A. La civilisation du renne, 1946.Montandon G. La civilisation aïnou et les cultures arctiques Payot 1932


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire